Projet Nimbus: Les yeux de Jérusalem

Dans un accord secret d’une valeur de plusieurs milliards, Google et Amazon ont partenarié avec le gouvernement israélien pour construire un système de computing en nuage massif, connu sous le nom de projet Nimbus. Le projet, annoncé en avril 2021, a suscité la controverse parmi les défenseurs des droits de l’homme et les insiders de l’industrie technologique, qui s’inquiètent de l’utilisation potentielle de capacités avancées d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle.

La Connexion Israélienne

Le gouvernement israélien a une longue histoire d’abus des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne le traitement des Palestiniens. En 2021, les organisations Human Rights Watch et Amnesty International ont accusé Israël de commettre des crimes contre l’humanité, citant son système d’apartheid et son occupation militaire des territoires palestiniens.

Malgré ces inquiétudes, Google et Amazon ont choisi de partenarié avec le gouvernement israélien, fournissant des capacités avancées d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle qui pourraient exacerbérer les abus des droits de l’homme. L’accord a soulevé des questions sur l’éthique de la vente de technologies avancées à un gouvernement ayant un bilan douteux en matière de droits de l’homme.

Le Nuage de Surveillance

Selon les documents d’entraînement obtenus par The Intercept, Google fournit au gouvernement israélien une suite d’outils d’IA, notamment la reconnaissance faciale, le suivi des objets et l’analyse de sentiment. Ces capacités ont le potentiel d’améliorer les capacités de surveillance du gouvernement israélien, renforçant ainsi son régime répressif.

Selon les termes du contrat, les entreprises établiront des sites de cloud locaux qui conserveront les informations à l’intérieur des frontières israéliennes, sous des normes de sécurité strictes. Le contrat concerne des workloads liés à la finance, la santé, les transports et l’éducation, et ne concerne pas d’informations hautement sensibles ou classifiées.

Bien que la mission spécifique du projet Nimbus n’ait pas encore été révélée, les outils d’IA de Google Cloud Platform pourraient donner à l’armée et aux services de sécurité israéliens la capacité de détection faciale, de catégorisation d’images automatisée, de suivi d’objets et d’analyse de sentiments, des outils qui ont déjà été utilisés par les services de douane et de protection des frontières des États-Unis pour la surveillance des frontières.

Le projet Nimbus comprend quatre phases : l’achat et la construction de l’infrastructure cloud, l’élaboration de politiques gouvernementales pour le passage aux opérations cloud, le déménagement des opérations vers le cloud et la mise en œuvre et l’optimisation des opérations cloud.

Il est important de noter que le gouvernement israélien a fait face à la condamnation internationale pour sa guerre contre Gaza, qui a tué plus de 34 000 Palestiniens, principalement des enfants et des femmes, et a détruit de vastes zones de la bande de Gaza depuis le début de l’offensive militaire en octobre 2023.

Fureur de Google : 50 personnes virées

Le partenariat avec le gouvernement israélien a suscité la controverse parmi les défenseurs des droits de l’homme, qui s’inquiètent de l’utilisation potentielle de capacités avancées d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle.

Les employés de Google ont exprimé des inquiétudes 1concernant l’implication de l’entreprise dans le projet Nimbus, citant le potentiel d’abus des droits de l’homme. Google a répondu en licenciant plus de 50 employés qui avaient participé à des manifestations contre le projet, le 16 avril 2024, ce qui a suscité une vive réaction parmi les employés et les groupes de défense des droits de l’homme. Les employés licenciés ont accusé Google de « tantrum » et de tenter de faire taire les voix dissidentes.2

L’avenir de la surveillance

L’accord conclu entre Google, Amazon et le gouvernement israélien a suscité un vif débat sur le rôle des entreprises technologiques dans la perpétuation des violations des droits de l’homme. Alors que l’industrie technologique continue de progresser, il est essentiel que les entreprises donnent la priorité aux droits de l’homme et à l’éthique dans leurs relations avec les gouvernements et les entreprises.

La technologie pourrait être utilisée pour surveiller et contrôler les populations palestiniennes, entraînant potentiellement de nouvelles violations des droits de l’homme. Le gouvernement israélien a une histoire d’utilisation de la technologie de surveillance pour surveiller et réprimer la dissidence, et l’ajout de capacités d’IA avancées pourrait rendre son appareil de surveillance encore plus puissant.3

  1. https://notechforapartheid.com/testimonials ↩︎
  2. https://medium.com/@notechforapartheid/statement-from-google-workers-with-the-no-tech-for-apartheid-campaign-on-googles-indiscriminate-28ba4c9b7ce8 ↩︎