L’affaire des faux diplômes

La Tunisie, pays de la révolution trahie ? Depuis 2011, les promesses de changement ont laissé place à une réalité pourrie : la corruption et la fraude ont continué à se développer dans les ministères, protégées par un silence complice.

Jusqu’à ce que le gouvernement de Kais Saied décide de lâcher le masque, le 13 novembre 2022, en dévoilant un inventaire accablant : environ 120 mille de fonctionnaires ont été embauchés avec des faux diplômes et des certificats bidon.

Et maintenant, la question est simple : qui est responsable de ce scandale d’État ?

Décortiquer Le systeme

Le système de recrutement de la fonction publique depuis 2011 était une grande arnaque ! Des milliers de personnes ont acheté des diplômes et des certificats falsifiés pour se faire embaucher. Et le pire, c’est que ces faux papiers étaient officiellement validés par le ministère de l’Éducation !

C’est une opération ultra-sophistiquée, un véritable travail d’art pour falsifier un diplôme. En effet, les diplômes ne sont pas imprimés sur n’importe quel papier, mais sont émis officiellement par le ministère de l’Éducation nationale ou le ministère de l’Enseignement supérieur, ainsi que par des centres de formation professionnelle. Ces derniers peuvent appartenir au secteur public, donc sous l’égide du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, ou relever du secteur privé.

En effet, les faussaires étaient tellement précis qu’ils pouvaient même créer un historique de diplômes fictifs pour un seul document ! Un diplôme datant des années 1990 ? Pas de problème ! Les faux diplômes étaient accompagnés de tout un pedigree de documents officiels falsifiés pour les rendre crédibles. Il est stupéfiant de penser que les responsables du ministère de l’Éducation aient pu fermer les yeux sur une telle escroquerie !

C’est donc devenu un business juteux pour les trafiquants de diplômes, qui ont trouvé un moyen de s’enrichir en vendant des rêves à des gens désespérés. Et les prix de ces faux papiers ? Inimaginables ! 300 dinars pour un diplôme de sixième année primaire, 7 000 dinars pour un bac, et jusqu’à 20 000 dinars pour un diplôme supérieur.

Les arrestations en cours

Qui était derrière ce trafic ? En effet, la police a arrêté plusieurs réseaux à plusieurs reprises, mais le plus important était localisé au centre ville et dirigé par un gérant bien connecté, ayant des relations au sein de l’administration du ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Les trafiquants de diplômes avaient les clés du système, et les hauts fonctionnaires de l’Éducation semblaient complices !

Le ministère de l’Éducation quant à lui a intenté un procès contre cinq responsables au sein du commissariat régional à l’éducation de Sidi Bouzid, poursuivis pour implication dans le recrutement de faux diplômés.

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